Le batteur chanteur californien Anderson .Paak a enflammé le public du Zenith. Entre rap, funk, soul et jazz, il a offert un spectacle total.
Un diablotin avec un bob jaune vissé sur la tête. Capable d’apparaître ici. Et de surgir là. Anderson .Paak, le musicien multi talents de Los Angeles (33 ans), ne cesse d’étonner. Batteur ? Rappeur ? Chanteur ? Producteur ? Il est tout cela à la fois.
Anderson .Paak est venu occuper la scène du Zenith de Paris mardi dernier avec son groupe, The Free Nationals. Un spectacle total : six musiciens bouillonnants entourés de Leds à transformations infinies, six cheminées à fumigènes et un écran géant.

Des beats puissants qui font vibrer le Zenith entier
Anderson .Paak vous en met plein les mirettes. Il vous assène des beats puissants, dans un flot instrumental parfois noisy qui fait vibrer tout le Zenith. Entre rap, funk, soul et jazz. Anderson .Paak déborde de styles et d’énergie, ce qui peut évidemment déconcerter.
Ne cherchons pas à ranger sa musique dans des cases. Disons qu’Anderson .Paak élabore une symphonie hip hop dans une production ample et panoramique. Le son vous transperce de part en part. L’acoustique du Zenith, réglée aux petits oignons, a fait vibrer les quelques 6 000 spectateurs sans les assourdir.

Batteur fervent, chanteur ardent
Batteur virtuose, Anderson .Paak est plein de ferveur et de précision rythmique. Il est aussi à l’aise au fond de la scène, face à ses toms, ses caisses, son charleston et ses cymbales que devant le micro, face au public. Il sait être un chanteur ardent, avec une voix mi voilée, mi râpeuse. Il y a même du Stevie Wonder dans sa voix.
Avec un public connaisseur et acquis à sa cause, rien n’obligeait le bonhomme à lancer autant de « I love you Paris ! » ou de baragouiner tant de salves de mots en français. Mais il aime ça, le bougre. Sauter dans la foule ? Ah oui ! Anderson .Paak veut que ça bouge. « I just want to see you jump! » Et les spectateurs se mettent à sauter.

Cinq musiciens chevronnés
Très tôt dans le concert, Anderson .Paak a présenté ses musiciens. Second batteur, clavier, guitariste, trompettiste… Tous sont à l’image du boss : chevronnés.
Ces oiseaux rares sont même capables de lancer, à tout moment, des interludes jazzy ou encore des vers libres à l’aide d’une talkbox. Anderson .Paak rend hommage à cet appareil qui équipe les groupes depuis 50 ans, de Pink Floyd à Daft Punk en passant par Red Hot Chili Peppers.
Une dernière ligne droite embrasée
Le clavier du groupe possède l’art de placer des mélodies tantôt indépendantes tantôt étroitement imbriquées dans la composition. Le trompettiste enrichit certains morceaux de mélopées texturées assez uniques dans le monde du rap.

Anderson .Paak a réservé les morceaux les plus funky pour la fin, comme Tints, composée par Kendrick Lamar. Plusieurs chansons du set étaient extraites d’Oxnard, le dernier album d’Anderson .Paak, auquel a participé le légendaire Dr Dre. Oxnard est la ville où le musicien est né en Californie.
Après un lâcher de confettis blancs géant, la dernière chanson a été offerte par .Paak à son ami Mac Miller, le rappeur récemment disparu suite à une overdose. Un spectacle entier, sans restriction, à l’image du musicien.
Concert Tiny Desk, Anderson .Paak, 2016
Concert sur le plateau de Canal +, Anderson .Paak, 2016
Concert Grammy Pro, Anderson .Paak, 2016
Oxnard (album), Anderson .Paak, 2018
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